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Cela fait longtemps que la pédocriminalité au sein de l’Église fait scandale. Mais d’autres révélations secouent désormais la communauté catholique : des religieuses du monde entier dénoncent les violences sexuelles commises par des prêtres à leur encontre ou ce que les institutions cléricales leur ont fait subir. En février 2019, pour la première fois, le pape François a reconnu que des soeurs avaient été abusées. Ce documentaire donne à voir une problématique encore très peu traitée par l’Église catholique.
Si la parole des victimes de prêtres pédophiles s’est libérée ces dernières années, celle de sœurs agressées sexuellement par des hommes d’Église peine à franchir le mur du silence. Pourtant, elles sont nombreuses, partout dans le monde, à subir des viols par des ecclésiastiques abusant de leur autorité. Certains prêtres n’hésitent pas à détourner les textes des Évangiles pour disposer impunément du corps des religieuses. Lesquelles, lorsqu’elles se retrouvent enceintes, sont exclues de leurs congrégations ou contraintes d’avorter. Quand ces crimes sont avérés, les coupables sont seulement mutés par la justice cléricale. Dans les années 1990, après plusieurs années d’enquête dans vingt-trois pays et sur quatre continents, deux missionnaires américaines transmettent au Vatican un rapport documenté sur ces abus sexuels. Mais leur cri d’alarme reste sans réponse. En mars 2001, le journal américain The National Catholic Reporter publie pour la première fois ces révélations. Des parlementaires européens, qui se saisissent de l’affaire, font alors adopter une résolution sommant le Saint-Siège de réagir. Depuis, malgré des dénonciations répétées au sein de l’institution, trois papes se sont succédé, sans jamais remédier aux violences sexuelles perpétrées contre les religieuses.
Tragédie intime
Au fil d’une rigoureuse investigation menée pendant deux ans sur quatre continents, avec la collaboration de la journaliste Élizabeth Drévillon, Marie-Pierre Raimbault et Éric Quintin lèvent le voile sur l'effroyable réalité qui ronge le clergé catholique depuis des années. Pour la première fois, des religieuses victimes se confient à cœur ouvert sur leur tragédie intime, brisant l’omerta imposée par le Vatican. Outre leur courageuse et douloureuse parole, ce documentaire livre des témoignages rares de mères supérieures ou d’hommes d’Église, dont un proche du pape François, engagés dans la lutte contre ces agressions sexuelles. Il interroge aussi des responsables religieux soucieux de repenser les rapports entre genres au sein de leurs congrégations. Des dérives mafieuses de certaines communautés cléricales aux avortements forcés jusqu’aux méthodes employées pour étouffer le scandale, une plongée glaçante au cœur d’un des plus anciens tabous de l’institution catholique.
Documentaire d'Éric Quintin et Marie-Pierre Raimbault (France, 2017, 1h30mn)
Disponible jusqu'au 07/03/2024
Ils s’appellent Ibrahima, Coumba, Bakary. Ils sont nés en France de parents sénégalais et ont choisi d’effectuer en sens inverse le voyage qu’avaient fait leurs parents. Adieu Nanterre, Trappes ou les Mureaux et bonjour Dakar.
Ibrahima Sylla, ancien chauffeur de taxi parisien a créé « Salam Transport », une entreprise de bus privée reliant Dakar aux différentes villes du Sénégal : elle est devenue en six ans la compagnie numéro 1 de bus privés au Sénégal.
Coumba Sow avait un poste confortable de manager dans une grande banque française. Mais la jeune femme, qui a grandi dans un HLM à Asnières avec 5 frères et sœurs a ressenti l’appel de l’Afrique. Alors elle a pris un an de congé sabbatique pour s’installer à Dakar et a monté sa petite entreprise, Pari Sénégal, où elle accompagne des franco-sénégalais dans leurs projets de retour au pays
Bakary Coly, lui, a travaillé 15 ans à la Caisse des Dépôts en France. Son idée au Sénégal : monter une start-up de livraison avec des motos électriques.
Depuis quelques années, de plus en plus de Français d’origine sénégalaise partent tenter leur chance pour créer leur entreprise dans un Sénégal en plein boom économique, un pays qu’ils ont seulement connu pendant leurs vacances d'enfants.
Entre 2014 et 2019, le Sénégal a enregistré un taux de croissance de 6%, ce qui a accéléré ce chassé-croisé des générations entre la France et le Sénégal. Il est difficile à traduire précisément en chiffres, mais c'est une vraie tendance qu’on observe depuis plusieurs années et qui s’est accélérée depuis le Covid. Sans dissiper un triste paradoxe : si la jeunesse franco-sénégalaise ne voit plus la France ou l’Europe comme un Eldorado, les jeunes Sénégalais font encore souvent tout pour y émigrer, parfois au risque de leur vie.
Reportage (France, 2022)
disponible jusqu'au 31/10/2025