Dans les années 1990, le concept de webmaster restait plutôt flou. C’était celui qui « s’occupait » de l’internet dans la boîte, sans que l’on sache vraiment de quoi il retournait… Aujourd’hui, il en va tout autrement. Même les très petites entreprises peuvent difficilement faire l’économie d’un site web. En toute logique, le métier de webmaster a suivi cette évolution pour se professionnaliser et se diversifier. « La fonction webmaster recouvre quatre réalités différentes », décrit Richard Menneveux, fondateur et dirigeant de Moovement, une entreprise spécialisée dans le recrutement « 2.0 ». Il y a d’abord « l’ingénieur », de profil ingénieur système ou réseau de très haut niveau, qui administre les machines, paramètre les serveurs, optimise les montées en charge. Puis le « webmaster applicatif », dont le job consiste principalement à faire évoluer le site grâce à des développements spécifiques. Il lui arrive aussi d’intervenir ponctuellement sur le système. Troisième type, le « webmaster éditorial ». Il crée l’arborescence, les rubriques, fait vivre le contenu du site au quotidien… Enfin, le « chef de projet web » est doté d’une dimension plus technique que le webmaster éditorial, même s’il intervient au même niveau. Il crée des podcasts, insère de la vidéo, de l’interactivité en temps réel, etc. Quel que soit son profil, le webmaster est avant tout un gestionnaire de projet capable d’analyser les besoins des utilisateurs, de coordonner les différents prestataires (informaticiens, spécialistes du marketing, créatifs et rédacteurs) et de contribuer à l’évolution du site. Interface entre les services communication, marketing et informatique, il doit faire preuve de compétences managériales.
Le salaire du webmaster dépend de la famille à laquelle il appartient, de la taille et de la nature de son employeur (entreprise utilisatrice ou web agency) et de la dimension du site sur lequel il intervient. Sa rémunération se trouve plutôt dans la fourchette moyenne des cadres. Selon l’Apec, un débutant gagne entre 24 000 et 30 000 Euros bruts annuels. Le cadre confirmé touche de 30 000 à 46 000 Euros.
Entre technique et graphisme. Luc, 28 ans, formé dans un IUP Miage, est « webmaster chef de projet » pour une grande salle de spectacle parisienne. Il gagne 30 000 Euros bruts annuels. « Après avoir passé deux ans en web agency, où j’ai multiplié les projets, j’ai voulu intégrer le client final afin de me consacrer à un projet sur le long terme. » Titulaire du DESS Informatique et Multimédia de Bordeaux 1, une des formations particulièrement appréciées avec celles du Celsa et de l’Institut international de communication de Paris, Christian, 29 ans, est webmaster chez un industriel qui conçoit, fabrique et distribue des produits technologiques pour les professionnels de la santé. Rattaché à la direction marketing, il assume l’administration technique et la maintenance du site, la conception, le développement et le suivi de projet, ainsi que le « webmastering », c’est-à-dire la mise à jour des contenus, les relevés statistiques et le référencement. En poste depuis un peu plus de deux ans, il touche 40 000 euros bruts annuels, auxquels s’ajoute une prime sur objectifs de 10 %, versée deux fois par an. « Mes atouts pour ce poste ont été ma large connaissance technique, associée à un goût pour le marketing et le graphisme », estime ce bilingue français-anglais.
DELPHINE MONINOT ET GILLES WYBO
Source : Courrier Cadres n°007 du 01/04/2007
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