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Migrants sur la route de l'enfer
Avec cette enquête nous vous emmenons faire un long voyage, du désert aride et mortel du Niger, aux rivages et aux champs de la Sicile, en passant par une des villes les plus dangereuses au monde, Tripoli, la capitale de la Lybie, en pleine guerre civile, depuis la chute de son dictateur, Muhamar Kadhafi.
Cette route de l’enfer, c’est celle qu’empruntent tous les jours des dizaines de milliers de migrants africains, venus chercher un avenir meilleur en Europe. Mais vous avez sans doute remarqué qu’on parle un peu moins d’eux depuis quelques mois. Le flux ininterrompu de migrants jetés en mer puis sur les routes européennes semble s’être un peu tari. La vérité, c’est que la tragédie s’est simplement déplacée plus au Sud. Conséquence d’une politique européenne qui repousse les frontières de la migration le plus loin possible, c’est aujourd’hui dans le désert que meurent les migrants, femmes et enfants. Ceux qui en sortent affrontent la torture, le viol et la prostitution en Lybie, avant d’affronter le risque de noyade en Méditerranée.
Ce reportage est le récit d’une épopée contemporaine, tragique et bouleversante. Il est le fruit du travail obstiné de Xavier Nicol et Anne-Frédérique Widmann, qui ont approché au plus près cette misère humaine, parfois en prenant de grands risques, comme à Tripoli, où il est rare qu’une équipe de télévision s’aventure. Vous allez comprendre à quel points ces migrants qui meurent à nos portes, ces mères, ces jeunes gens, si loin de nous, sont en fait si proches.
Pour mémoire, nous vous livrons les derniers bilans tenus par l’OIM, l’organisation internationale des migrations : 4581 migrants sont morts noyés en mer en 2016, 2834 en 2017. Depuis le début 2018, on a déjà largement dépassé le cap de 500 migrants disparus en mer. Et cela, c’est sans compter les naufrages qui ne laissent aucune trace.
Un reportage de Xavier Nicol et Anne-Frédérique Widmann
Image : Philippe Evêque
Son : Nicolas Ducret
Montage : Claire Taurisson
"Les prédateurs sexuels chassent en ligne", Temps Présent du 04 novembre 2021, une émission de la @RadioTelevisionSuisse.
L’histoire du reportage que nous vous proposons ce soir est particulière. A son origine, un groupe d’étudiantes en journalisme de l’Université de Neuchâtel a voulu savoir si des jeunes femmes de leur âge avaient vécu de mauvaises expériences, lors de rencontres sur l’application gratuite Tinder. Elles ont cherché des témoignages, participé à des communautés en ligne. Et le résultat de leurs recherches nous a stupéfait, au-delà de ce que nous imaginions.
Harcèlement, abus sexuels, maltraitance, et parfois viols, l’ampleur des incidents graves, à dimension pénale, qui se déroulent via les applications de rencontres amoureuses, va bien au-delà de l’image plutôt rassurante de la statistique des tribunaux ou de la police. Pour rappel, une application de rencontre, c’est la possibilité en deux clicks sur son téléphone portable d’entamer un flirt, à l’issue duquel, et sur la base d’un consentement mutuel, tout est possible y compris la relation sexuelle. Le problème, c’est que dans cet univers opaque, où les identités ne sont pas vérifiées, les prédateurs sexuels rôdent et profitent de la naïveté de leurs victimes pour en abuser.
Cette enquête, signée Micaela Mumenthaler et Xavier Nicol, révèle comment les victimes d’abuseurs sexuels en ligne se sont retrouvées piégées, incapables de réagir, puis de porter plainte. Comment la honte et la culpabilité, les a empêchées de dénoncer. Les propos, vous allez l’entendre sont crûs, à l’image de la brutalité de ces rapports en zone grise. Ces mots forts et douloureux doivent résonner comme une mise en garde.
Un reportage de Micaela Mumenthaler et Xavier Nicol
Image : Walter Hug
Son : Nicolas Ducret
Montage : Corinne Dubuis
Illustration sonore : Stéphane Kirscher
Mixage : Pierre Bader