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Prostituées nigérianes, l'enfer de la traite sexuelle
Pour 20 francs, 20 francs seulement, elles offrent ‘une prestation sexuelle’ comme on dit dans le milieu. Elles arpentent par tout les temps les trottoirs d’un quartier de Lausanne à disposition des clients qui les embarquent dans leurs voitures.
Peu d’entre nous connaissent la vie de ces femmes prostituées originaires du Nigeria, cet énorme pays d’Afrique de l’Ouest. Peu d’entre nous mesurent l’enfer qu’elles ont traversé pour se retrouver à ‘tapiner’ pour 20 francs la passe sur les trottoirs de Suisse romande. Nous avons voulu remonter la filière jusqu’à ses origines : l’immense ville de Benin City d’où elles sont originaires pour la plupart.
Benin city, haut lieu de la magie noire. Une pratique encore courante en Afrique qui permet aux trafiquants de la chair humaine à la cruelle et puissante mafia nigériane de tenir ces malheureuses par la peur et le chantage.
Des rues de Lausanne aux faubourgs de Benin city en passant par le Sahara, le chaos libyen et les bords de route de l’Italie du sud Pascal Magnin et Maria Pia Mascaro ont passé plusieurs semaines pour retracer minutieusement les étapes de ce terrible voyage. Un voyage jamais terminé. Les destins que les clients de ses filles assouvissant sans scrupules leurs fantasmes, préfèrent ne pas connaitre…
Fidèle à l’adage hâte toi lentement, et sous l’impulsion de la conseillère d’Etat verte, Beatrice Métraux alarmée par la situation à Lausanne, le canton de Vaud a enfin entamé les débats parlementaires sur une nouvelle loi sur la prostitution demandée depuis 2008. Il est probable que désormais pour faire sortir les filles de la clandestinité, elles auront l’obligation de s’annoncer auprès de la police. Cela évidemment ne sera qu’une goute d’eau face à un phénomène qui touche des dizaines de milliers de jeunes filles nigérianes à travers l’Europe.
Un reportage de Pascal Magnin et Maria Pia Mascaro
Images : Walter Hug
Son : Otto Cavadini
Montage : Emmanuelle Eraers
Migrants sur la route de l'enfer
Avec cette enquête nous vous emmenons faire un long voyage, du désert aride et mortel du Niger, aux rivages et aux champs de la Sicile, en passant par une des villes les plus dangereuses au monde, Tripoli, la capitale de la Lybie, en pleine guerre civile, depuis la chute de son dictateur, Muhamar Kadhafi.
Cette route de l’enfer, c’est celle qu’empruntent tous les jours des dizaines de milliers de migrants africains, venus chercher un avenir meilleur en Europe. Mais vous avez sans doute remarqué qu’on parle un peu moins d’eux depuis quelques mois. Le flux ininterrompu de migrants jetés en mer puis sur les routes européennes semble s’être un peu tari. La vérité, c’est que la tragédie s’est simplement déplacée plus au Sud. Conséquence d’une politique européenne qui repousse les frontières de la migration le plus loin possible, c’est aujourd’hui dans le désert que meurent les migrants, femmes et enfants. Ceux qui en sortent affrontent la torture, le viol et la prostitution en Lybie, avant d’affronter le risque de noyade en Méditerranée.
Ce reportage est le récit d’une épopée contemporaine, tragique et bouleversante. Il est le fruit du travail obstiné de Xavier Nicol et Anne-Frédérique Widmann, qui ont approché au plus près cette misère humaine, parfois en prenant de grands risques, comme à Tripoli, où il est rare qu’une équipe de télévision s’aventure. Vous allez comprendre à quel points ces migrants qui meurent à nos portes, ces mères, ces jeunes gens, si loin de nous, sont en fait si proches.
Pour mémoire, nous vous livrons les derniers bilans tenus par l’OIM, l’organisation internationale des migrations : 4581 migrants sont morts noyés en mer en 2016, 2834 en 2017. Depuis le début 2018, on a déjà largement dépassé le cap de 500 migrants disparus en mer. Et cela, c’est sans compter les naufrages qui ne laissent aucune trace.
Un reportage de Xavier Nicol et Anne-Frédérique Widmann
Image : Philippe Evêque
Son : Nicolas Ducret
Montage : Claire Taurisson
"Les prédateurs sexuels chassent en ligne", Temps Présent du 04 novembre 2021, une émission de la @RadioTelevisionSuisse.
L’histoire du reportage que nous vous proposons ce soir est particulière. A son origine, un groupe d’étudiantes en journalisme de l’Université de Neuchâtel a voulu savoir si des jeunes femmes de leur âge avaient vécu de mauvaises expériences, lors de rencontres sur l’application gratuite Tinder. Elles ont cherché des témoignages, participé à des communautés en ligne. Et le résultat de leurs recherches nous a stupéfait, au-delà de ce que nous imaginions.
Harcèlement, abus sexuels, maltraitance, et parfois viols, l’ampleur des incidents graves, à dimension pénale, qui se déroulent via les applications de rencontres amoureuses, va bien au-delà de l’image plutôt rassurante de la statistique des tribunaux ou de la police. Pour rappel, une application de rencontre, c’est la possibilité en deux clicks sur son téléphone portable d’entamer un flirt, à l’issue duquel, et sur la base d’un consentement mutuel, tout est possible y compris la relation sexuelle. Le problème, c’est que dans cet univers opaque, où les identités ne sont pas vérifiées, les prédateurs sexuels rôdent et profitent de la naïveté de leurs victimes pour en abuser.
Cette enquête, signée Micaela Mumenthaler et Xavier Nicol, révèle comment les victimes d’abuseurs sexuels en ligne se sont retrouvées piégées, incapables de réagir, puis de porter plainte. Comment la honte et la culpabilité, les a empêchées de dénoncer. Les propos, vous allez l’entendre sont crûs, à l’image de la brutalité de ces rapports en zone grise. Ces mots forts et douloureux doivent résonner comme une mise en garde.
Un reportage de Micaela Mumenthaler et Xavier Nicol
Image : Walter Hug
Son : Nicolas Ducret
Montage : Corinne Dubuis
Illustration sonore : Stéphane Kirscher
Mixage : Pierre Bader
Comment mon auto a échappé à la casse
Près de 700 000 visiteurs étaient attendus au salon de l’automobile de Genève qui fermait ses portes le dimanche 18 mars 2018. Ce salon se déroulait en plein paradoxe. Les constructeurs ont annoncé des ventes records en 20217 mais la mort annoncée du diesel à fait peser de lourdes incertitudes sur le marché. Et pendant ce temps, pendant que les amateurs aises de belle limousines venaient faire leur shopping que les 900 nouveaux modelés présentés annonçaient des carnets de commandes qui allaient faire tourner les usines à plein régime et bien pendant ce temps à l’autre bout de la chaine des centaines de milliers de vieilles voitures usagées, des carcasses parfois, disparaissent de la circulation officiellement une partie de ces épaves souvent en parfait état de marche d’ailleurs (tant la Suisse est tatillonne) finit a la acasse ou au recyclage. Une autre partie de ces voitures considérées comme inaptes au service part en Afrique ou dans les pays de l’Est pour une autre vie.
Circulez donc quand une voiture est bonne pour la casse il n’y a plus rien à voir. Pas tout à fait pourtant comme l’ont découvert Jean-Daniel Bohnenblust et Jacqueline Dubuis. D’abord près de 40 000 véhicules disparaissent mystérieusement hors de Suisse après leur retrait de la circulation. Ensuite nos vieilles bagnoles recyclées en Afrique font exploser les accidents de la route et la pollution. Ce trafic lucratif qui arrange bien tout le monde et déculpabilise l’acheteur de nouveaux véhicules a aussi une face sombre : la voici.
Lors d’un précédent reportage Temps Présent vous racontait les ravages des diesels de mauvaise qualité en Afrique à cause de la pollution atmosphérique : https://bit.ly/39wSDd6
Alors les nouvelles de la baisse des ventes en Europe des véhicules au diesel ne sont pas bonnes pour le continent africain comme le suggère le ministre togolais des transports dans ce reportage, il y a fort a parier que le parc de diesel usagé soit petit à petit liquidé chez nous et qu’il se retrouve dans les capitales africaines déjà englouties sous les particules fines polluantes.
Un reportage de Jean-Daniel Bohnenblust et Jacqueline Dubuis
Image : Walter Hug
Son : Emilie Spierer
Montage : Ana Acosta
Le mouvement mondial « Black Lives Matter » ravivé suite à la mort de Georges Floyd en mai dernier à Minneapolis a trouvé un écho très important en Suisse. Être Noir.e dans notre pays, c’est vivre une trajectoire qui n’est sensiblement pas la même que pour une personne blanche. Un constat qui dérange… car il bouscule la croyance que notre société donne les mêmes chances à toutes et tous. La discrimination raciale avec son lot de clichés, de préjugés et de violence ordinaire se glisse dans toutes les sphères de la société. Pour décortiquer le racisme anti-Noir, l’émission mêlent récits, éclairages d’experts ainsi que des expériences.
Dans la tête de part à la rencontre de plusieurs personnes suisses ou naturalisées suisses, noires ou métis qui évoquent un vécu personnel parfois douloureux marqué par la violence de mots entendus au coin de la rue, d’attitudes condescendantes, de discrimination au travail ou d’actes racistes.
Parmi les témoignages figurent celui de Smult Kouamé, un jeune trentenaire qui a vécu, alors qu’il était étudiant à la Haute Ecole de Gestion à Genève, une arrestation musclée, non justifiée, à la douane de Bardonnex (GE). Si cet événement a été particulièrement traumatisant pour lui, il racontera combien il est courant quand on est noir.e de subir un racisme institutionnel de la part des autorités et des institutions helvétiques. « J’ai beau être suisse, j’ai beau avoir la carte d’identité suisse, il a beau être mentionné sur ma carte d’identité origine Lancy… pour ces douaniers, policiers-là, je reste Noir ! »
Plus loin, cette émission a reproduit une expérience réalisée initialement en 1947 aux USA pendant la ségrégation. Cette expérience dite « des poupées » démontre que les stéréotypes négatifs liés à la peau noire sont intégrés très rapidement par les enfants et que même en 2020, dans un contexte suisse, la couleur noire reste dévalorisée aux yeux des enfants noirs avec pour conséquence possible, une mauvaise estime de soi.
Les stéréotypes raciaux, les parents sont de plus en nombreux à les combattre. C’est le cas de l’artiste genevoise Licia Chery : que ce soit au travers de ses chansons ou de son livre « Tichéri a les cheveux crépus », cette jeune maman s’engage pour donner un avenir diversifié à son enfant. Mais elle souligne : « Le plus important c’est de lui apprendre à s’aimer car moi je ne peux pas lui promettre un monde où sa couleur de peau ne sera pas un problème, je ne peux pas lui promettre un monde où il sera traité de manière juste… »
Journaliste : Joëlle Rebetez
Réalisateur : Christian Fargues
Présentation : Luigi Marra
Être noir.e en Suisse - Dans la tête d'un noir
Le mouvement mondial « Black Lives Matter » ravivé suite à la mort de Georges Floyd en mai dernier à Minneapolis a trouvé un écho très important en Suisse. Être Noir.e dans notre pays, c’est vivre une trajectoire qui n’est sensiblement pas la même que pour une personne blanche. Un constat qui dérange… car il bouscule la croyance que notre société donne les mêmes chances à toutes et tous. La discrimination raciale avec son lot de clichés, de préjugés et de violence ordinaire se glisse dans toutes les sphères de la société. Pour décortiquer le racisme anti-Noir, l’émission mêlent récits, éclairages d’experts ainsi que des expériences.
Dans la tête de part à la rencontre de plusieurs personnes suisses ou naturalisées suisses, noires ou métis qui évoquent un vécu personnel parfois douloureux marqué par la violence de mots entendus au coin de la rue, d’attitudes condescendantes, de discrimination au travail ou d’actes racistes.
Parmi les témoignages figurent celui de Smult Kouamé, un jeune trentenaire qui a vécu, alors qu’il était étudiant à la Haute Ecole de Gestion à Genève, une arrestation musclée, non justifiée, à la douane de Bardonnex (GE). Si cet événement a été particulièrement traumatisant pour lui, il racontera combien il est courant quand on est noir.e de subir un racisme institutionnel de la part des autorités et des institutions helvétiques. « J’ai beau être suisse, j’ai beau avoir la carte d’identité suisse, il a beau être mentionné sur ma carte d’identité origine Lancy… pour ces douaniers, policiers-là, je reste Noir ! »
Plus loin, cette émission a reproduit une expérience réalisée initialement en 1947 aux USA pendant la ségrégation. Cette expérience dite « des poupées » démontre que les stéréotypes négatifs liés à la peau noire sont intégrés très rapidement par les enfants et que même en 2020, dans un contexte suisse, la couleur noire reste dévalorisée aux yeux des enfants noirs avec pour conséquence possible, une mauvaise estime de soi.
Les stéréotypes raciaux, les parents sont de plus en nombreux à les combattre. C’est le cas de l’artiste genevoise Licia Chery : que ce soit au travers de ses chansons ou de son livre « Tichéri a les cheveux crépus », cette jeune maman s’engage pour donner un avenir diversifié à son enfant. Mais elle souligne : « Le plus important c’est de lui apprendre à s’aimer car moi je ne peux pas lui promettre un monde où sa couleur de peau ne sera pas un problème, je ne peux pas lui promettre un monde où il sera traité de manière juste… »
Journaliste : Joëlle Rebetez
Réalisateur : Christian Fargues
Présentation : Luigi Marra
Les habitants de la commune française de Vittel sont en colère contre Nestlé. Ils ne pourront bientôt plus consommer leur propre eau car la nappe phréatique s’épuise. La multinationale suisse pourra en revanche poursuivre ses puisements pour ses bouteilles d’eau minérale.